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Le directeur général de FSC annonce une augmentation historique des frais pour financer la blockchain et les données d’impact

Par Karla Noemi López

AKim Carstensen, directeur général de FSC, l’affirme : une augmentation significative des frais d’administration annuels permettra à l’organisation de renforcer l'intégrité de son système, de financer des équipements de visioconférence et de créer de nouveaux dispositifs de collecte des données d’impact.

Le Forest Stewardship Council (FSC) est sur le point de bénéficier d'un coup de pouce économique important grâce à l’augmentation de ses frais d’administration annuels (AAF pour Annual Administration Fee) qui devrait entrer en vigueur en 2022.

L’analyse d'un échantillon de 3072 détenteurs de certificat menée par Preferred by Nature a montré que les AAF, qui sont calculés sur un pourcentage des recettes des entreprises certifiées, pourraient connaître une augmentation allant jusqu'à 35 pour cent.

« C’est un peu plus que ce nous prévoyons. Bien sûr, nous ne connaissons pas le montant exact des recettes de chaque détenteur de certificat ; notre but est simplement de fixer une norme. D’après nos calculs, l’augmentation tournera autour de 20 à 25 pour cent », affirme Kim Carstensen, directeur général de FSC.

En 2020, les revenus totaux de FSC provenant des AAF sont passés de 32,5 à 36,2 millions de dollars américains. En augmentant les frais de 35 pour cent par rapport à 2020, le célèbre écolabel obtiendrait 12,7 millions de dollars en plus par an, selon les calculs de Preferred by Nature.

FSC a récemment lancé un nouveau plan stratégique mondial 2021-2026, pour revenir « aux racines de ce qu’est FSC en tant qu’organisation », comme on peut le lire dans son introduction.

« Pour réaliser ces ambitions, nous allons investir dans de nouvelles technologies afin de passer d’un système de chaîne de contrôle reposant sur des documents papier à un processus digitalisé. De cette manière, les données pourront être partagées en temps réel, pas plusieurs mois, voire plusieurs années dans certains cas, après les événements », confie Kim Carstensen.

Selon FSC, les revenus de l’organisation provenant des AAF sont passés de 11,57 à 36,24 millions de dollars entre 2011 et 2020, ce qui se traduit par un taux de croissance annuel moyen (CAGR) d’environ 12 %.

Dans le même temps, le nombre de détenteurs de certificat est passé de 22 000 à 46 000 environ.


Une augmentation permise par la valeur de marché de l’organisation

Plusieurs détenteurs de certificat interrogés par Preferred by Nature ont exprimé leur inquiétude face à cette augmentation. Certains affirment qu'ils payeront jusqu’à trois fois plus après la modification des frais.

Kim Carstensen
Kim Carstensen, directeur général de FSC

Malgré tout, le directeur général de FSC soutient que le nouveau système des AAF est conçu pour éviter que cette norme de durabilité populaire éloigne les petites entreprises. En effet, d’après lui, FSC vise à aplanir les différences existantes grâce à cette mesure.

« Beaucoup ne payeront pas davantage. Du côté de la gestion forestière, il n’y aura aucune augmentation. Avec les nouveaux AAF, les détenteurs de certificat les plus modestes connaîtront l’augmentation la plus faible et les détenteurs les plus importants l’augmentation la plus significative. Il est relativement peu coûteux pour une entreprise possédant plusieurs milliards de dollars d’être certifiée au plus haut niveau. Nous pensons que les choses doivent changer », déclare Kim Carstensen.

Comment avez-vous décidé du montant des nouveaux frais ?

« En 2014, les AAF ont augmenté de 10 à 15 pour cent. À l’époque, nous nous sommes rendu compte que la valeur de marché de FSC suffisait à soutenir une augmentation de cette ampleur. Depuis, plusieurs études ont montré que notre valeur de marché a atteint un niveau qui, j’en suis convaincu, permettra cette nouvelle augmentation. Comme nous avons besoin d’argent pour mener à bien notre plan stratégique mondiale, je pense également que c’est parfaitement logique », répond Kim Carstensen.

Personne ne sera surpris d’apprendre qu'une partie du profit généré par les AAF sera utilisée pour améliorer l'intégrité du système de vérification des transactions de la chaîne de contrôle FSC. Les médias ont, à plusieurs reprises, mis en lumière les faiblesses de cette norme, qui laissent la possibilité à certains utilisateurs de falsifier les documents, de transmettre de fausses réclamations et de frauder.

« Nous prenons de plus en plus de mesures contre les fausses réclamations et la fraude, mais ce processus restera long et fastidieux tant que nous n’obtiendrons les informations nécessaires qu’après les faits », regrette Kim Carstensen.

Par le passé, FSC a tenté d’améliorer la sécurité de la norme « Chaîne de contrôle », qui repose sur la collecte de documents, en investissant des sommes importantes dans une plateforme de réclamations en ligne (OCP pour « Online Claims Platform »). Ce système permettait aux utilisateurs d’enregistrer et de confirmer leurs transactions FSC. Cependant, face à la grande réticence du secteur, l’OCP a finalement été « mise à la retraite » en 2019 du fait de son manque de popularité.

Les nouvelles technologies offrent des solutions alternatives à l’OCP, qui pourraient apporter une réponse aux problèmes d'intégrité de FSC.

« Notre système actuel remonte aux années quatre-vingt-dix. Il repose entièrement sur des documents papier et a effectivement été critiqué de nombreuses fois pour son manque d’efficacité dans la lutte contre la fraude et les fausses réclamations. Nous testons actuellement la blockchain et œuvrons pour utiliser de nouvelles technologies, ce qui nous permettra de surveiller les chaînes d’approvisionnement en temps réel », analyse Kim Carstensen. 

« La blockchain est notre meilleure option »

La technologie de la blockchain permet d’enregistrer des documents dans une chaîne numérique. Une fois inscrits dans cette chaîne, les documents ne peuvent être ni effacés ni modifiés et les utilisateurs ont besoin d'une clé unique pour y accéder. Cependant, on en retire que ce qu’on y met : c’est l’argument du « garbage in, garbage out » repris par les sceptiques.

« Je suis convaincu que nous trouverons une solution et je pense que la blockchain constitue une partie de la réponse. C’est notre meilleure option pour le moment et je suis sûr qu’elle nous apportera une aide significative pour comprendre nos chaînes d’approvisionnement au moment où elles sont actives plutôt que deux ans plus tard », déclare Kim Carstensen.

FSC prévoit également d’investir dans de nouvelles technologies pour collecter des données d'impact, une question de plus en plus présente dans l’industrie, à mesure que les entreprises demandent des données quantifiables pour prouver que l’écolabel pour lequel elles payent tient effectivement ses promesses.

« C’est un autre domaine dans lequel nous devons investir. Nous sommes en train de mettre en place un système qui permettra de numériser tous les rapports d’audits. Il pourra être utilisé par des scientifiques pour identifier les effets et impacts possibles de la certification », explique Kim Carstensen.

Comme beaucoup d’autres organisations et entreprises internationales, FSC a été influencé par les restrictions de déplacement liées à la COVID et une partie des nouveaux revenus sera investie dans des équipements de visioconférence.

« Pendant la pandémie, nous nous sommes beaucoup améliorés dans l’organisation de réunions virtuelles. Cela nous permet évidemment d’économiser de l’argent car nous nous déplaçons moins, mais nous oblige également à créer de nouveaux systèmes pour continuer dans cette voie à l’avenir. Pour les membres de notre organisation, il est impératif que notre assemblée générale et toutes les réunions de préparation ne restent pas de simples rencontres, où chacun doit acheter un ticket pour obtenir une place, mais qu’elles offrent également la possibilité de participer sans se déplacer », souligne Kim Carstensen.

Même si les chiffres définitifs ne sont pas encore confirmés, FSC espère que l’augmentation des AAF permettra à l’organisation d’investir 10 millions de dollars dans les années à venir. D’après M. Carstensen, la technologie n’est qu'une partie d'une « stratégie plus globale ».

 

Photo utilisée avec l’autorisation de FSC International

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